Léo MALET, Nestor Burma contre CQFD
« Blême, je me levai avec lenteur, en appuyant d'abord les avant-bras, puis les mains sur le bureau. Mes muscles faciaux se tendirent jusqu'à me faire mal. Ma pipe roula sur le buvard. Je crachai le bout du tuyau que mes dents venaient de séctionner.
Faroux contemplait avec stupeur le changement qui s'opérait sous ses yeux. Les miens, durs et injectés, brûlaient de haine pour ce maudit flic qui, s'il n'était pas venu jouer à l'intelligent, l'avant-veille...
- Fous-moi le camp ! proférai-je, la voix rauque.
- Mais mon vieux Bu...
- Fous-moi le camp ! Et tiens, emporte ça. Tu l'as bien gagné, nom de Dieu ! ricanai-je.
J'ouvris le tiroir, saisis l'or et le jetai violemment sur le meuble. Un cylindre, - celui que j'avais gratté lors de sa dévouverte, - roula, révélant sa richesse lorsqu'il passa dans l'axe d'un rayon de soleil, et chut aux pieds de l'inspecteur.
- Les lingots ! s'exclama-t-il.
- Emporte cette ordure, criai-je. Je t'expliquerai... plus tard... mais pour le moment... Fous-moi le camp !
Il était maintenant aussi pâle que moi. L'émotion, et aussi un peu de frayeur, en était cause. Il ramassa les lingots et battit en retraite.
Je m'assis et me pris la tête dans les mains.
Par la fenêtre ouverte, me parvenaient les trilles du premier oiseau saluant le printemps et, lui faisant écho, le rire frais d'une jeune fille.
Je me levai lourdement et allai fermer la fenêtre. »
« Blême, je me levai avec lenteur, en appuyant d'abord les avant-bras, puis les mains sur le bureau. Mes muscles faciaux se tendirent jusqu'à me faire mal. Ma pipe roula sur le buvard. Je crachai le bout du tuyau que mes dents venaient de séctionner.
Faroux contemplait avec stupeur le changement qui s'opérait sous ses yeux. Les miens, durs et injectés, brûlaient de haine pour ce maudit flic qui, s'il n'était pas venu jouer à l'intelligent, l'avant-veille...
- Fous-moi le camp ! proférai-je, la voix rauque.
- Mais mon vieux Bu...
- Fous-moi le camp ! Et tiens, emporte ça. Tu l'as bien gagné, nom de Dieu ! ricanai-je.
J'ouvris le tiroir, saisis l'or et le jetai violemment sur le meuble. Un cylindre, - celui que j'avais gratté lors de sa dévouverte, - roula, révélant sa richesse lorsqu'il passa dans l'axe d'un rayon de soleil, et chut aux pieds de l'inspecteur.
- Les lingots ! s'exclama-t-il.
- Emporte cette ordure, criai-je. Je t'expliquerai... plus tard... mais pour le moment... Fous-moi le camp !
Il était maintenant aussi pâle que moi. L'émotion, et aussi un peu de frayeur, en était cause. Il ramassa les lingots et battit en retraite.
Je m'assis et me pris la tête dans les mains.
Par la fenêtre ouverte, me parvenaient les trilles du premier oiseau saluant le printemps et, lui faisant écho, le rire frais d'une jeune fille.
Je me levai lourdement et allai fermer la fenêtre. »